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Questionner le sens du travail dans notre société
Depuis plusieurs années maintenant, Samuel Durand explore les tendances connexes au future of work, de l’évolution des modes de travail aux changements structurels en découlant. Livre blanc, écrits publiés dans Harvard Business Review, publication d’une newsletter,… Samuel est sur tous les fronts ! Et ce, toujours avec des idées originales et un angle éditorial rafraîchissant.
Et en 2020, il a décidé de se lancer dans un projet titanesque : la réalisation d’un documentaire pour explorer le sens que nous donnons aujourd’hui au travail. Le tout, tourné aux quatre coins du monde. On discute dans cet épisode des grandes étapes du projet, de l’idée à la finalisation du montage, en passant par le financement, le démarchage des intervenants, les tournages, et l’organisation de la promotion.
Se faire reconnaître sur sa niche : le futur du travail
En 2019, il décide de faire un tour du monde dans le cadre de ses études pour analyser les mutations du travail en cours dans la société. De ce périple naît le rapport Going Freelance, une étude téléchargée plusieurs milliers de fois et relayée par certains grands médias français.
Très vite, Samuel est sollicité pour écrire des articles et tribunes. S’ensuivent des publications sur Forbes, Harvard Business Review, Maddyness… Le positionnement de Samuel est acté : il devient à son échelle l’une des figures du future of work en France. On discute pour commencer de ces expériences et du lancement de sa newsletter, le Billet du Futur. Et comment, grâce à ces différentes initiatives et briques de contenu, il a réussi à développer un positionnement fort sur une thématique aujourd’hui très plébiscitée !
Puis en 2020, un nouveau projet pointe son nez : la réalisation d’un documentaire ambitieux, sur le sens du travail, pour venir compléter le reste des initiatives menées par Samuel.
Construire sa légitimité pas à pas : la stratégie de l’éponge
Samuel partage une réflexion sur la légitimité et l’expertise qui me touche particulièrement :
“Il y a une époque où des boîtes me contactaient pour venir faire une conférence sur les pratiques de demain en termes de management. Et je me disais – pourquoi moi ? Qu’est-ce qu’ils vont apprendre d’un type qui n’a jamais été manager, n’a jamais managé personne, ça n’a pas trop de sens. Et puis, je me suis rendu compte que ma force, c’était de dire, “Je suis allé partout dans le monde voir ce qui fonctionnait, et comme une éponge j’ai absorbé tout ça. Et puis, comme une éponge, je vais le redistribuer d’une autre façon.” En ayant compris que je n’allais pas rivaliser avec des mecs qui ont 40 ans d’expérience et des conférenciers depuis des années sur ces sujets là. J’avais un positionnement qui était un petit peu différent. Puis, j’ai commencé à mettre en avant le fait que c’était ce projet là et cette diversité des expériences rencontrées que je pouvais partager, qui eux allaient apporter de la valeur.”
La stratégie de l’éponge, une stratégie payante quand on n’a pas le poids de l’âge ou de l’expertise à sa disposition !
Les grandes étapes du projet
On enchaîne dans la conversation avec les grandes étapes du projet :
- Tout commence par la création du pitch et le démarchage de sponsors : MAIF, Natixis, Comet, … ;
- Ainsi que l’identification de 9 intervenants experts, vivant aux quatre coins du monde et interviewés par Samuel, pour partager leur expérience, leur expertise, ou incarner la réflexion ;
- Il est aussi important de trouver les bons partenaires pour s’entourer et avancer efficacement dans son projet : pour Samuel, c’est une association avec le studio vidéo KÖM qui rend le documentaire possible.
Lorsque l’on lance un nouveau projet, il est aussi opportun de questionner tout l’existant : on reparle avec Samuel des différentes actions et initiatives qui l’ont graduellement amené à se positionner sur la thématique du futur du travail, et des “heureux hasards” qui ont construit sa légitimité. On arrive d’accord tous les deux sur un grand learning :
Il est rare voire impossible d’avoir construit un “masterplan” des années à l’avance pour se positionner sur un sujet, et il est plus important d’explorer, de tester des choses qui vous font plaisir pour avancer dans une direction qui vous corresponde. La cohérence arrive ensuite, et le fil rouge n’est pas forcément toujours évident.
Au-delà du documentaire : créer un mouvement
Bien au-delà du documentaire vidéo, Samuel organise aussi lors de l’avant-première du documentaire un séminaire de deux jours. Au cours de ce séminaire, les représentants des entreprises sponsors sont invités à se rassembler pour réfléchir et définir la vision portée du travail de demain au sein des organisations. Un véritable mouvement est en marche !
Mais pour créer un mouvement, il faut de l’organisation et de bons outils.
On passe donc en revue ensemble dans l’épisode les grands axes de travail de Samuel :
- L’écriture du script dès janvier 2020
- Le lancement officiel du projet en juin 2020, et l’identification des speakers ;
- L’importance du réseau de Samuel, qui joue un rôle fort dans la prise de contact des intervenants ;
- Quand Samuel s’est lancé en 2019, il n’avait aucun réseau dans le secteur du future of work.
- Samuel partage un conseil fort : démarcher les gens qui vous inspirent, les solliciter pour des cafés, afin de nouer des liens et de mieux comprendre l’industrie que l’on cible.
- Les voyages et les rencontres (contrariés par le COVID-19, qui rend le documentaire plus Européen que global) ;
- Le montage : un travail difficile et exigeant, qui demande de créer une trame narrative tout en ne gardant qu’une fraction du meilleur des interactions avec chacun des experts, aussi passionnantes qu’elles puissent être ;
- La post-production et les illustrations visuelles. La règle cardinale de Samuel : chaque idée doit être illustrée par un visuel, un travail de titan.
Le format vidéo : un pari risqué ?
On clôture la conversation en discutant des grands apprentissages de Samuel relatifs au format vidéo :
- L’aspect journalistique et narratif, la préparation des interviews. L’art de poser les bonnes questions ;
- Les rouages techniques du documentaire : la distribution, les différents types de droit relatifs aux diffuseurs :
Mais la conviction de Samuel, au sortir de cette expérience, c’est qu’il est possible de créer un documentaire aux standards professionnels et journalistiques de qualité, sans passer par la voie traditionnelle. Un peu comme les auteurs qui auto-publient leurs ouvrages ! Comme le résume Samuel, “Quand on a de la qualité, le succès dépend simplement du fait de s’être bien entouré.”
Pour finir, on discute des plans de communication autour du lancement de Work In Progress, ainsi que des plans futurs de Samuel – affaire à suivre !