Dans cet épisode de The Storyline, Killian Talin ouvre les portes du Cercle des créateurs. Après avoir lancé son podcast, Inspiration Créative, il y a moins de 2 ans, Killian a en effet réussi le tour de force de créer un espace d’échange et de collaboration bienveillante autour de ses contenus. Et surtout, de réunir en seulement 8 mois plus de 200 personnes, animées par la création. Et ce, bien sûr, dans l’optique de monétiser cette communauté !
Après une première expérience chez LiveMentor, où il se forme au rôle de Community Builder, Killian décide il y a trois ans de se lancer à son compte. Après s’être constitué une audience de plus de 2 500 personnes sur le sujet de la créativité, il fédère aujourd’hui une belle communauté de créateurs qu’il aide à vivre de leur passion.
Un parcours inspirant, qui nous en apprend beaucoup sur les bases dont les communautés ont besoin pour naître et grandir. Mais aussi sur l’importance de donner un cadre à ses membres, pour aiguiller les comportements sans étouffer les initiatives. De belles leçons d’engagement et d’empowerment, qu’il m’a partagées dans ce nouvel épisode du podcast !
Quand il s’initie à la création et l’animation d’une communauté auprès de LiveMentor en 2018, le métier de Community Builder est alors peu connu des entreprises. C’est un terme que Killian trouve pourtant très pertinent, notamment parce qu’il marque la différence avec le Social Media Management, que l’on a tendance à confondre avec le Community Management, alors que le premier se limite généralement à l’animation des réseaux sociaux d’une marque, plus qu’à l’animation d’une communauté.
En tant que Community Builder, il se concentre sur la création d’un lien entre des personnes partageant un même centre d’intérêt.
Contrairement à l’audience que l’on peut créer sur les réseaux sociaux, une communauté est, par définition, toujours en mouvement. Elle prend surtout vie lorsque les échanges ne sont plus bilatéraux (entre la marque et son audience), mais multilatéraux.
Comme l’explique Killian, pour vivre et grandir, la communauté a donc besoin que les membres interagissent entre eux de manière régulière, et sans la médiation permanente du Community Builder. Son rôle va au-delà de l’animation d’un réseau : il doit aussi créer de la valeur entre les membres et les accompagner dans leur parcours. Cette étape est absolument d’envisager de monétiser la communauté.
Pour se former sur le sujet, et emmagasiner les bonnes pratiques, Killian s’inspire de ce qui se fait outre-Atlantique. En particulier, de communautés comme CMX, ou encore de précurseurs du sujet. Ces sources d’inspiration lui permettent de monter en compétence, mais aussi de se constituer un réseau. Il met ensuite ces enseignements en pratique chez LiveMentor, puis dans le lancement de son propre projet : Inspiration Créative.
Lancer son podcast lui permet de partager ses interrogations sur ce que l’on entend par “être créatif”. Sa mission avec ce projet : s’attaquer au mythe coriace de la réussite du jour au lendemain !
Si Killian choisit le podcast, c’est parce que ce format lui paraît plus simple sur le plan technique. Dans la pratique, il se révèle ceci dit complexe lorsqu’il s’agit de gagner en visibilité, et de fédérer sa communauté.
Pour lever ces barrières, Killian estime que la clé est de se montrer très ambitieux dès les débuts. Lorsqu’il se lance avec Valentin Decker (avec qui on a pu parler de Sauce Writing dans le podcast The Storyline), les deux n’ont aucun réseau, et peinent à trouver leurs premiers invités. Ils y vont donc au culot, enregistrant de petites vidéos pour mieux communiquer leur passion, ou leur “dalle” comme dit Killian. Une approche qui paye, puisque Killian réussit à convaincre le youtubeur Julien Josselin : un premier invité prestigieux qui lance la machine !
Pour booster son coefficient de croissance, Killian ne se limite d’ailleurs pas au podcast. Il lance, en parallèle, d’autres formats. Notamment les Ateliers des fous, et une newsletter qui élargit la perspective d’Inspiration Créative. Des initiatives qui lui font dire que pour fédérer rapidement une communauté autour de son contenu, il faut permettre à ses membres d’initier une réelle transformation. Et donc bien réfléchir à la valeur qu’on peut leur apporter.
Après un an de podcast, et plus de 2 500 inscrits à sa newsletter, Killian lance donc le Cercle des Créateurs. Il transforme ainsi son audience en une communauté dans laquelle les créateurs, souvent isolés, peuvent s’entourer,trouver de l’inspiration et passer à l’action, en partageant leurs projets et en obtenant des retours.
Pour permettre la transformation qu’il veut initier chez ses membres, Killian a donc besoin de créer un environnement positif, et propice à l’intelligence collective. Bref, d’établir un cadre grâce auquel sa communauté peut progresser, et se tirer mutuellement vers le haut.
Avant de lancer une première campagne de mailing, Killian prend donc le temps de structurer son projet. Car même s’il reste dans une logique de co-création, en offrant la possibilité aux membres de faire évoluer la première ébauche de sa communauté, il leur fixe aussi un cadre relativement défini.
Concrètement, ce dernier prend plusieurs formes :
Une fois que le cadre de sa communauté a été posé, le principal défi du Community Builder est de créer l’engagement dans la communauté. Pour y parvenir, Killian encourage à ne pas attendre qu’il soit de la même intensité chez tous les membres.
Chacun interagit avec le contenu partagé et participe aux évènements organisés comme il le souhaite. Mais aussi comme il le peut, en fonction de sa disponibilité et de sa personnalité.
Partant de ces différents profils, et des niveaux d’engagement qui leur sont propres, Killian a calibré plusieurs formats qui permettent de les cibler. Les questions ouvertes, qui encouragent les réponses plus longues et complexes, seront par exemple mieux reçues par les membres les plus engagés. De l’autre côté du spectre de l’engagement, ou pour ceux que l’on appelle les “rôdeurs”, il propose plutôt des formats courts, comme des sondages.
Killian a également développé une réflexion sur l’autonomisation de sa communauté. Une dynamique qui lui permet de faire émerger des ambassadeurs, et de déléguer certaines tâches. Cette démarche lui permet aussi d’encourager les initiatives, comme l’organisation d’évènements (où il n’est d’ailleurs pas toujours présent).
Ce lâcher prise lui permet de se dédier à d’autres missions et de se défaire de son rôle de pilier, incarnant sa communauté. La clé selon lui ? Donner le pouvoir aux autres. Notamment en partageant des outils d’autonomisation, comme une documentation facilitant la création d’un évènement dans le cercle.
On en revient donc à la distinction entre audience et communauté. Le rôle du Community Builder n’est pas d’être sur tous les fronts, mais plutôt de donner de son temps pour autonomiser sa communauté. Une bonne pratique qui permet de se recentrer sur les missions qui apportent une réelle valeur. Mais aussi de relâcher la pression, en faisant attention à soi pour faire attention aux autres.
Tout le monde n’a pas le talent naturel de Killian pour créer du lien entre les gens. Mais on peut quand même s’enrichir de son approche et de ses bonnes méthodes pour créer et encadrer sa communauté.
Les 3 points qui me semblent les plus intéressants à emporter avec soi, après cet échange avec Killian, sont :
À vous de jouer 😉