#36 – Créer et monétiser sa communauté, avec Killian Talin d’Inspiration Créative

🎙️ Le podcast est aussi disponible sur Spotify, Apple, Deezer et d’autres plateformes : par ici.

Dans cet épisode de The Storyline, Killian Talin nous ouvre les portes du Cercle des créateurs. Après avoir lancé son podcast, Inspiration Créative,  il y a moins de 2 ans, Killian a en effet réussi le tour de force de créer un espace d’échange et de collaboration bienveillante autour de ses contenus. Et surtout, de réunir en seulement 8 mois plus de 200 personnes, animées par la création. 

 

Après une première expérience chez LiveMentor, où il se forme au rôle de Community Builder, Killian décide il y a trois ans de se lancer à son compte. Après s’être constitué une audience de plus de 2 500 personnes sur le sujet de la créativité, il fédère aujourd’hui une belle communauté de créateurs qu’il aide à vivre de leur passion

 

Un parcours inspirant, qui nous en apprend beaucoup sur les bases dont les communautés ont besoin pour naître et grandir. Mais aussi sur l’importance de donner un cadre à ses membres, pour aiguiller les comportements sans étouffer les initiatives. De belles leçons d’engagement et d’empowerment, qu’il m’a partagées dans ce nouvel épisode du podcast ! 

 

De Social Media Manager à Community Builder : passer de la création d’une audience à celle d’une communauté

 

Quand il s’initie à la création et l’animation d’une communauté auprès de LiveMentor en 2018, le métier de Community Builder est alors peu connu des entreprises. C’est un terme que Killian trouve pourtant très pertinent, notamment parce qu’il marque la différence avec le Social Media Management, que l’on a tendance à confondre avec le Community Management, alors que le premier se limite généralement à l’animation des réseaux sociaux d’une marque, plus qu’à l’animation d’une communauté.  

 

En tant que Community Builder, il se concentre sur la création d’un lien entre des personnes partageant un même centre d’intérêt. 

 

Contrairement à l’audience que l’on peut créer sur les réseaux sociaux, une communauté est, par définition, toujours en mouvement. Elle prend surtout vie lorsque les échanges ne sont plus bilatéraux (entre la marque et son audience), mais multilatéraux. Comme l’explique Killian, pour vivre et grandir, la communauté a donc besoin que les membres interagissent entre eux de manière régulière, et sans la médiation permanente du Community Builder. Son rôle va au-delà de l’animation d’un réseau ou le partager de contenu : il doit aussi créer de la valeur entre les membres et les accompagner dans leur parcours.

 

Pour se former sur le sujet, et emmagasiner les bonnes pratiques, Killian s’inspire de ce qui se fait outre-Atlantique. En particulier, de communautés comme CMX, ou encore de précurseurs du sujet comme Rosie Cherrie. Ces sources d’inspiration lui permettent de monter en compétence, mais aussi de se constituer un réseau. Il met ensuite ces enseignements en pratique chez LiveMentor, puis dans le lancement de son propre projet : Inspirations Créatives. Un podcast qui lui permet de partager ses interrogations sur ce que l’on entend par “être créatif”. Sa mission avec ce projet : s’attaquer au mythe coriace de la réussite du jour au lendemain ! 

 

Apporter de la valeur et impulser une transformation : 2 facteurs clés pour faire grandir sa communauté rapidement

 

Si Killian choisit le podcast, c’est parce que ce format lui paraît plus simple sur le plan technique. Dans la pratique, il se révèle ceci dit complexe lorsqu’il s’agit de gagner en visibilité, et de fédérer sa communauté.  

 

Pour lever ces barrières, Killian estime que la clé est de se montrer très ambitieux dès les débuts. Lorsqu’il se lance avec Valentin Decker (avec qui on a pu parler de Sauce Writing dans le podcast The Storyline), les deux n’ont aucun réseau, et peinent à trouver leurs premiers invités. Ils y vont donc au culot, enregistrant de petites vidéos pour mieux communiquer leur passion, ou leur “dalle” comme dit Killian. Une approche qui paye, puisque Killian réussit à convaincre le youtubeur Julien Josselin : un premier invité prestigieux qui lance la machine ! 

 

Pour booster son coefficient de croissance, Killian ne se limite d’ailleurs pas au podcast. Il lance, en parallèle, d’autres formats. Notamment les Ateliers des fous, et une newsletter qui élargit la perspective d’Inspiration Créative. Des initiatives qui lui font dire que pour fédérer rapidement une communauté autour de son contenu, il faut permettre à ses membres d’initier une réelle transformation. Et donc bien réfléchir à la valeur qu’on peut leur apporter. 

 

Après un an de podcast, et plus de 2 500 inscrits à sa newsletter, Killian lance donc le Cercle des Créateurs. Il transforme ainsi son audience en une communauté dans laquelle les créateurs, souvent isolés, peuvent s’entourer,trouver de l’inspiration et  passer à l’action, en partageant leurs projets et en obtenant des retours.  

Fixer un cadre pour favoriser l’intelligence collective 

 

Pour permettre la transformation qu’il veut initier chez ses membres, Killian a donc besoin de créer un environnement positif, et propice à l’intelligence collective. Bref, d’établir un cadre grâce auquel sa communauté pourra progresser, et se tirer mutuellement vers le haut. 

 

Avant de lancer une première campagne de mailing dans laquelle il propose à son audience de se préinscrire, Killian a donc pris le temps de structurer son projet. Car même s’il reste dans une logique de co-création, en offrant la possibilité aux membres de faire évoluer la première ébauche de sa communauté, il leur fixe aussi un cadre relativement défini. 

 

Concrètement, il prend la forme : 

 

  • D’un sas régulant les entrées et sorties. Les formats sont proposés sous forme de sessions. Une manière de créer une dynamique de groupe, un peu comme dans une cohorte ;
  • La création de formats académiques ou informels sur la base de “learning outcomes” clairement définis. Un bon réflexe qui permet de rester concentré sur les objectifs de progression qu’ils s’est fixés pour ses membres ;
  • La mise en place d’un contrat tacite que les membres acceptent avant d’entrer dans la communauté. En partageant clairement les règles à respecter lors d’une session de démarrage (qui est d’ailleurs la seule obligatoire), Killian évite les pratiques qui ne sont pas saines pour le groupe. Comme l’auto-promotion, par exemple ;
  • Le partage de valeurs dans le Manifeste du Créateur. En faisant la promotion de la bienveillance, de la générosité, mais aussi du Pay it Forward, Killian attire une communauté qui lui ressemble. Il crée surtout un environnement qui favorise le partage et valorise ce qu’il appelle les “anomalies heureuses”. Ces valeurs permettent également de mettre les membres à l’aise, puisque tout le monde y a le droit à l’erreur (à commencer par lui-même). 

 

S’adapter au niveau d’engagement de chaque membre et et autonomiser sa communauté

 

Une fois que le cadre de sa communauté a été posé, le principal défi du Community Builder est de créer l’engagement. Pour y parvenir, Killian nous encourage à ne pas attendre qu’il soit de la même intensité chez tous les membres. Chacun va interagir avec le contenu partagé et participer aux évènements organisés comme il le souhaite. Mais aussi comme il le peut, en fonction de sa disponibilité et de sa personnalité. 

 

Partant de ces différents profils, et des niveaux d’engagement qui leur sont propres, Killian a calibré plusieurs formats qui permettent de les cibler. Les questions ouvertes, qui encouragent les réponses plus longues et complexes, seront par exemple mieux reçues par les membres les plus engagés. De l’autre côté du spectre de l’engagement, ou pour ceux que l’on appelle les “rôdeurs”, il propose plutôt des formats courts, comme des sondages. 

 

Killian a également développé une réflexion sur l’autonomisation  de sa communauté. Une dynamique qui lui permet de faire émerger des ambassadeurs, et de déléguer certaines tâches. Cette démarche lui permet aussi d’encourager les initiatives, comme l’organisation d’évènements (où il n’est d’ailleurs pas toujours présent). 

 

Ce lâcher prise lui permet de se dédier à d’autres missions et de se défaire de son rôle de pilier, incarnant sa communauté. La clé selon lui ? Donner le pouvoir aux autres. Notamment en partageant des outils d’autonomisation, comme une documentation facilitant la création d’un évènement dans le cercle. 

 

On en revient donc à la distinction entre audience et communauté. Le rôle du Community Builder n’étant pas d’être sur tous les fronts, dans une vision top-down, mais plutôt de donner de son temps pour autonomiser sa communauté. Une bonne pratique qui permet de se recentrer sur les missions qui apportent une réelle valeur. Mais aussi de relâcher la pression, en faisant attention à soi pour faire attention aux autres. 

 

Les 3 clés à retenir pour créer sa communauté

 

Tout le monde n’a pas le talent naturel de Killian pour créer du lien entre les gens. Mais on peut quand même s’enrichir de son approche et de ses bonnes méthodes pour créer et encadrer sa communauté. 

 

Les 3 points qui me semblent les plus intéressants à emporter avec soi, après cet échange avec Killian, sont : 

 

  • L’importance de poser un cadre dès les débuts : afin d’encourager les bons comportements tout en laissant une certaine liberté à ses membres ; 
  • La responsabilisation des membres, qui les encourage à prendre des initiatives et à participer à la co-création de la communauté ;
  • La valeur fondamentale que l’on apporte à son persona. Et notamment celle d’encourager son potentiel de transformation. 

 

À vous de jouer 😉

 

Les références de l’épisode :

 

Le profil Linkedin de Killian Talin

Le podcast Inspirations Créatives 

Le site du Cercle des Créateurs

Le Manifeste des Créateurs, dans lequel Killian partage les valeurs de sa communauté

L’épisode de The Storyline avec Valentin Decker de Sauce Writing

Le hub CMX dont Killian s’est inspiré pour se former au rôle de Community Builder

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