#69 – Faut-il encore être sur les réseaux sociaux en 2023 ?

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Aujourd’hui, cap sur l’univers des réseaux sociaux. Dans le dernier épisode de The Storyline, j’ai rencontré Jonathan Noble, CEO et cofondateur de Swello, l’outil de veille et de programmation des contenus sur les réseaux. Ensemble, on a discuté de l’évolution des réseaux sociaux ces dernières années, des bonnes pratiques pour les marques qui souhaitent y communiquer et des stratégies pour éviter d’en faire trop – ou pas assez !

 

Swello : la génèse d’un outil de gestion des réseaux sociaux

 

Jonathan est le créateur de Swello, la plateforme qui permet aux marques et créateurs de mieux gérer leurs réseaux sociaux. De la veille à la programmation, en passant par l’analyse, l’outil à déjà conquis plus de 100K utilisateurs depuis sa création il y a 12 ans. 

 

Car oui, Swello est loin d’être un petit nouveau. Jonathan en a eu l’idée à ses 15 ans, se rendant alors compte que ses tweets avaient plus d’impact en journée… Mais qu’il n’existait pas d’outils pour programmer ces derniers.  À l’époque, il s’associe donc à un développeur pour créer l’ancêtre de Swello (Clog Tweet) avec un design pas très sexy, mais fonctionnel. 

 

L’ancêtre de Swello est mis en ligne en 2010 et séduit dès la première semaine de belles organisations, comme le magazine l’Équipe ! Jonathan décide donc de s’arrêter après un bac en alternance pour se consacrer à son entreprise et s’associe avec Thibauld, un développeur et ami de son grand frère. 

 

Après un passage dans un accélérateur de startup, Swello passe du gratuit au freemium et remporte même un appel d’offre interministériel. L’équipe grandit elle aussi. Aujourd’hui, elle compte 12 personnes.

 

Comme pour beaucoup des invités de The Storyline, la success story de Swello part de l’écoute des besoins du marché. Comme le précise Jonathan, c’est le meilleur moyen d’accoucher d’un produit de qualité, qui réponde à une réelle demande. 

 

Les réseaux sociaux dans la tourmente 

 

Depuis la création en 2012 de Swello, les réseaux sociaux ont cependant bien changé. Ils sont aujourd’hui sous le feu de la critique, accusés notamment d’avoir des effets délétères sur la santé mentale des jeunes ou de diffuser des fake news. La question est donc légitime : les marques doivent-elles rester sur les réseaux ?

 

Pour Jonathan, tout est une question de nuance. Si les réseaux sociaux présentent des dangers bien réels (notamment auprès des plus jeunes, qui subissent de plein fouet le harcèlement en ligne), ce sont aussi de formidables créateurs de lien. Selon lui, c’est d’ailleurs bien pour cela qu’on a vu exploser TikTok durant le confinement. 

 

De plus, les réseaux sociaux intègrent la critique et changent. Avec de nouveaux challengers comme Be Real, on voit se dessiner un tournant plus authentique du contenu. TikTok envoie même des notifications à ses utilisateurs pour les encourager à faire une pause lorsqu’ils ont passé trop de temps sur la plateforme. Et Swello invite les siens à ne pas en faire trop, ni noyer leur audience sous un flux continu de contenus. 

 

Jonathan a de fait enclenché une réflexion autour de la santé mentale chez Swello. Son crédo : jouer sur l’éducation, expliquer les dangers des réseaux et apprendre à les contrer. 

 

Comment être plus visible sur les réseaux sociaux ?

 

En 2023, tout le monde (individus et marques) est sur les réseaux sociaux. Il devient donc plus difficile de se faire remarquer et de tirer son épingle du jeu. Pour ne pas se laisser distancer par ses concurrents, Jonathan nous conseille de : 

 

  • Miser sur le snack content. Ce contenu court s’adapte bien à nos habitudes de consommation de l’information et à notre faible attention. Cette dernière est en effet passée de 12 à 8 secondes en seulement 2 ans ! Le snack content permet aussi de créer de l’émotion et de proposer une bande annonce d’un contenu plus long (sur YouTube par exemple). 
  • Recycler/décliner tous ses contenus. Quand on a peu de moyens ou de temps à consacrer à sa création de contenu, autant l’optimiser au maximum. Le recyclage permet d’exploiter le même fond et d’en changer simplement la forme. C’est aussi un bon moyen de toucher plusieurs cibles, chacune ayant son propre mode de conso (audio, lecture, vidéo, etc.). Swello décline par exemple ses articles qui traitent de l’actu social media pour faire des lives LinkedIn ou des carrouselles Insta

 

Jonathan s’est également fixé l’objectif d’être vu au moins une fois par jour par ses prospects. Une stratégie qui lui permet d’augmenter sa conversion sans investir dans de la publicité. En publiant 2 articles de blog par jour (déclinés ensuite sur les RS), il s’assure 100K visites par mois sur son site. 

 

Son conseil est donc de tester différentes stratégies de création de contenu, de s’inspirer de ses concurrents, et de pousser à fond ce qui marche. Cela vous permettra de créer une galaxie de contenus, tout en mettant le paquet sur les formats qualitatifs (comme les webinaires, les livres blancs ou études avec des partenaires de qualité). Utilisez donc les réseaux comme une seconde couche qui vous permettra d’essaimer votre content propriétaire, de gagner en notoriété et de démultiplier vos points de contact avec votre audience. 

 

Encourager ses collaborateurs à être des leaders d’opinion 

 

Jonathan nous invite aussi à transformer les collaborateurs de l’entreprise en ambassadeurs de marque. Les employés de Swello réutilisent ainsi le contenu de l’entreprise et le repartagent sur leurs propres réseaux, avec leurs propres mots. C’est d’ailleurs pour cela que LinkedIn est devenu le canal d’acquisition numéro 1 de Swello !

 

Pour faire de même, Jonathan nous conseille de : 

 

  • Ne rien imposer : l’initiative doit venir de vos équipes pour que le contenu produit soit réellement authentique et engageant ;
  • Servir le collectif : instaurez un rapport gagnant/gagnant. Vous gagnez en visibilité et de l’autre côté, vous faites de l’empowerment de vos équipes et les aidez à établir leur personal branding. 

 

Le potentiel de l’UGC 

 

Vos utilisateurs sont eux aussi vos meilleurs ambassadeurs. L’UGC (User Generated Content) permet d’exploiter le contenu qu’ils publient sur les réseaux sociaux et de vous l’approprier (avec leur accord) pour le partager à votre communauté et booster votre marketing. Garnier le fait par exemple pour ses pubs YouTube, mais on peut citer aussi les exemples d’Adobe ou GoPro. 

 

De son côté, Swello réutilise les top outils de ses utilisateurs pour les pousser à laisser des avis sur TrustPilot. La marque a aussi mis en place un programme d’influence avec de la dotation produit. 

 

Quel réseau sociaux choisir en 2023 ?

 

Vous ne pouvez pas être partout, et n’avez aucun intérêt à le faire. L’idée, c’est d’être là où sont vos prospects et vos concurrents. Swello s’est par exemple progressivement détachée de Facebook à mesure que la plateforme perd son attractivité auprès de son audience. Elle mise par contre à fond sur LinkedIn, où elle publie 6 posts par semaine en suivant un calendrier très précis. 

 

Pour trouver vos canaux prioritaires, réfléchissez à ce que chaque réseau peut vous apporter : 

 

  • LinkedIn est idéal pour toucher une audience business et faire de l’influence B2B ; 
  • Twitter s’adresse plus aux journalistes et permet de diffuser de l’info en direct ;
  • Instagram se concentre désormais sur les stories et les reels ;
  • TikTok est le réseau roi du snack content ;
  • Et BeReal se fait une place parmi les géants en misant sur l’authenticité !

 

Eviter l’infobésité en encourageant une consommation raisonnée

 

Le contenu, c’est bien mais avec modération ! On parle de plus en plus des problèmes liés à « l’infobésité » (la saturation informationnelle en ligne), qui peut avoir des effets catastrophiques sur les individus. Pour ne pas surcharger son audience de sollicitations, Jonathan nous invite à : 

 

  • Supprimer toutes les notifications (hors appel et message) ; 
  • Se demander si son post apporte une réelle valeur ajoutée à sa communauté avant de le publier ;
  • Se rappeler que l’on est tous maîtres de son feed. N’hésitez pas à faire un vrai ménage de façon régulière et à vous désabonner dès qu’un contenu ne vous plait plus (sauf si c’est The Storyline, bien sûr). 

 

Outre le fait que Jonathan soit un vrai prodige ayant monté sa boîte à 15 ans, j’ai trouvé son témoignage vraiment très riche. Je retiens notamment l’idée que les réseaux sociaux vivent actuellement une vraie transformation dans la nature du contenu plébiscité par les utilisateurs. On va assurément vers plus de réalisme, de transparence, et de spontanéité. Mais je retiens aussi que nous sommes tous responsables de canaliser l’infobésité et que, marques comme consommateurs, c’est à nous de faire des choix quant aux contenus que nous publions et que nous consommons. L’essentiel c’est de définir le curseur sur la valeur que l’on souhaite apporter ou récolter sur les réseaux sociaux !

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