Créer une marque dans la mode responsable est un enjeu de taille. Pour vous apporter des bonnes pratiques, nous avons invité Rodolphe Gardies, Chief Marketing Officer d’Asphalte, dans le podcast The Storyline !
La marque de mode responsable Asphalte se démarque par son ton impertinent et son marketing responsable et sa communication engagée. Elle bouscule également les codes de la fast fashion, en proposant à ses clients de co-désigner leurs vêtements avec la marque et en proposant des pièces durables avant tout.
Rodolphe nous a dévoilé comment la stratégie éditoriale ainsi que l’approche d’Asphalte ont été pensées. Il partage aussi l’organisation de son content funnel et la stratégie de contenu de sa marque. On discute également du futur pour chaque marque de mode, à l’aune d’un besoin de devenir toujours plus responsable.
Asphalte, c’est la marque de mode responsable qui veut en finir avec le mode de consommation imposé par la fast fashion. Depuis plusieurs années, l’industrie du vêtement a en effet tendance à nous pousser à l’achat en proposant constamment de nouvelles pièces, souvent de mauvaise qualité et très vite démodées.
L’acte d’achat est également de plus en plus associé à un shoot de satisfaction, voire de dopamine. Une association d’autant plus pernicieuse que le plaisir que procure la consommation est éphémère, mais surtout coupable. L’impact, aussi bien environnemental que social, de chaque nouveau vêtement produit est en effet énorme.
Pour s’opposer à cette situation, Asphalte a construit son ADN autour de valeurs de marque fortes et trois piliers fondamentaux :
Asphalte se démarque sur son marché en proposant à ses clients une démarche de marketing coopératif. Concrètement, cela consiste à solliciter leur avis à chaque étape de création d’une nouvelle pièce.
La co-création est en effet un levier marketing ultra puissant. Pour Asphalte, co-créer un nouveau produit avec sa communauté permet de s’assurer que la demande existe et faciliter la commercialisation. Charge à la marque de concrétiser les idées partagées par ses clients pour les convertir en un produit physique !
En termes d’organisation, tout commence par un questionnaire à remplir pour chaque nouvelle pièce. L’objectif principal de ce dernier est de comprendre les problèmes rencontrés par ses buyer personas afin de faire mieux que l’offre existante. S’il n’y a pas de problème avec les vêtements qui sont déjà commercialisés par des marques concurrentes, Asphalte en conclura qu’elle n’a aucun intérêt à s’attaquer à ce produit.
Une fois que la marque a compris les différents aspects techniques du vêtement et le style recherché par ses clients, elle peut établir un plan de collection. Elle le partage ensuite à sa communauté, qui pourra attribuer une note d’intérêt à chaque produit ainsi que des détails de conception (une coupe plus ajustée pour un short, la fin des bouloches pour un pull…). Asphalte se charge ensuite de trouver les bons fournisseurs et d’obtenir un vêtement qui se rapproche le plus possible des aspirations de ses clients.
Pour certaines pièces, la tâche est plus ardue que pour d’autres. Rodolphe a par exemple dû prévoir un délai de plus d’un an pour sortir le premier jean féminin de la marque. Un vrai chantier en matière de sourcing responsable !
Pour traduire les efforts de co-création, l’univers et les valeurs de l’entreprise, Rodolphe a particulièrement soigné sa communication. Il s’est surtout assuré qu’elle soit la plus authentique et incarnée possible. L’objectif marketing étant pour Asphalte que ses clients puissent développer un rapport direct avec elle.
Concrètement, cela se traduit par une communication engagée et interactive, ce qui est relativement nouveau sur le marché de la mode lorsque la marque est lancée.
Rodolphe n’hésite ainsi pas à admettre quand il se plante. Il réfléchif avec ses clients aux moyens d’améliorer la marque et ses process. Il opte aussi pour une tonalité qui lui ressemble : une voix impertinente, qui s’amuse d’elle-même et n’en fait pas des tonnes. Contrairement à ses concurrents, dont la communication est souvent distante et froide, Asphalte crée une véritable proximité avec ses clients.
Le choix des canaux est également crucial pour transmettre au mieux son univers de marque. Asphalte privilégie ainsi l’e-mail, qui permet un lien plus personnel avec ses clients.
Lancée en 2016, la marque fait aussi ses armes sur Facebook, avant d’essaimer sur Instagram, YouTube, et TikTok. La stratégie est cependant de ne pas trop élargir les réseaux sociaux. La priorité pour Rodolphe est en effet de s’assurer de pouvoir répondre à toutes les interactions de sa communauté !
Avant d’investir un nouveau canal, Rodolphe réfléchit surtout à la pertinence en fonction de sa cible et de ses valeurs, et privilégie l’existant pour garder une communication efficace.
Cette réflexion autour de la communication d’Asphalte a aussi été organisée autour des différentes étapes du funnel de vente de la marque.
La stratégie de Rodolphe est de distiller ses valeurs à chaque étape de son parcours client :
Rodolphe soigne aussi le bas du funnel d’Asphalte, en déployant une stratégie intelligente à chacune de ses étapes :
Le motto d’Asphalte est donc d’incarner sa mission à chaque point de contact. La marque sait aussi se montrer très généreuse, surtout quand ses clients ne sont pas contents.
Car, comme le dit très bien Rodolphe : « ça ne sert à rien de remplir un panier percé. »
La communication engagée et la valeur ajoutée d’Asphalte opèrent donc à deux niveau :
Plus que le créateur du pull parfait, Asphalte ambitionne donc de devenir un acteur de référence pour chaque marque de mode responsable qui se questionne sur ses pratiques. Elle souhaite ainsi favoriser une prise de conscience plus globale sur l’impact de nos vêtements. Et surtout, montrer qu’une alternative au modèle de la fast fashion existe, sans pour autant adopter une approche catastrophiste ou un ton moralisateur.
Finalement, elle se fait le fer de lance de ce nouvel archétype des marques qui se constituent presque comme des citoyens. Des marques qui agissent, s’engagent et montrent l’exemple !