#60 – Devenir un maker et cumuler les side projects

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Dans cet épisode de The Storyline, on part à la découverte de l’univers des makers. 

 

Vous connaissez peut-être déjà ces créatifs qui s’appuient sur des outils no code pour créer des produits divers et variés dont ils tirent leurs revenus. Mais surtout, qui se dédient à des ‘petits projets’ (side projects), opérés par une ou deux personnes et dont la croissance est financée par les revenus générés par le projet lui-même.  

 

Avec Antoine Milkoff, fondateur de Unmade.io, le studio de micro startups, on a creusé le sujet. Depuis 2020, Antoine a déjà créé 4 projets, seul et sans connaissance en code. Il nous révèle comment il s’est lancé, sur quels outils il s’appuie pour créer ses projets et quelles sont les caractéristiques d’un maker en devenir.  

 

Anatomie d’un side project 

 

Après des études en École de commerce, Antoine se lance dans une carrière de couteau suisse entre le marketing et le produit. C’est avec le Covid qu’il a un premier déclic et décide de se lancer à son compte. Un déclic qui fait écho à son attrait pour l’entrepreneuriat, puisqu’il n’en est pas à son premier projet. Dès 18 ans, Antoine monte en effet sa marque de vêtements. Une première expérience très structurée, qui le vaccine de l’entrepreneuriat “traditionnel”, à base de complexité logistique et des disputes entre associés. 

 

Après avoir travaillé sur plusieurs side projects, en parallèle de son CDI, Antoine décide donc de faire le grand saut et de se dédier complètement à ses projets entrepreneuriaux. Pendant le premier confinement, il crée une base de données d’inspiration pour les marketeux et les designers dans le domaine du SaaS. C’est SaaS Frame, son premier micro-projet en tant que maker. 

 

Sans connaissance en code, Antoine créé son site vitrine sur Webflow, un outil plus polyvalent que son ancêtre Wix. Webflow est en effet un excellent outil de programmation visuelle, qui reprend la même logique que la création d’un site en HTML et CSS. Bref, un bon entre-deux qui permet de comprendre le fonctionnement du code sans trop s’y frotter. 

 

Après 3 semaines de travail, Antoine lance SaaS Frame sur Product Hunt. Cette communauté qui répertorie et note les projets entrepreneuriaux utiles est une excellente rampe de lancement pour son nouveau produit. Elle lui permet de récupérer rapidement du trafic vers son site, et de convertir ses premiers abonnés payants. 

 

Comment monétiser ses side projects 

 

La conversation avec Antoine nous amène à l’épineuse question de la monétisation de ces side projects. Comme beaucoup de makers, qui se tournent de plus en plus vers l’économie de la curation de contenu, le freemium est un choix évident. 

 

Ce modèle est en effet l’appât parfait. Il permet de gagner rapidement en traction et de laisser le temps aux nouveaux utilisateurs de découvrir le produit, avant de passer au mode payant. 

 

Antoine va ainsi commencer par packager son produit comme un software. Au-delà de son site vitrine ultra léché, il propose des filtres de contenu, et facilite ainsi la découverte de ressources pertinentes pour ses utilisateurs. Cette approche est aussi très courante chez les freelances qui monétisent leurs prestations. Elle permet un effet bottom-up : c’est à dire, de valoriser ses savoirs pour se créer une audience. Puis, de profiter de cet effet de réseau pour faire rayonner son contenu. 

 

Les makers poussent cette logique encore plus loin. En proposant des produits libres d’usage, ils créent potentiellement des machines à cash autonomes. Et génèrent donc des revenus sans travailler sur ces projets en continu !

 

Les bons outils et stratégies pour se lancer comme maker 

 

Alors, comment se lancer en tant que maker ? La clé de voûte de cet écosystème, ce sont les outils no code. Antoine les range dans deux catégories distinctes : 

 

  • Les outils pour créer des applications. Soit un alliage d’Airtable (un spreadsheet sous stéroïdes qui facilite l’intégration avec d’autres outils) et de Zapier (pour faciliter et automatiser la communications entre eux). On peut également citer Bubble, qui permet de créer des web apps (ou sites dynamiques). Mais aussi Glide, qui facilite la création d’applications mobiles à partir de spreadsheets ;
  • Les outils no code pour créer des sites. On revient à Webflow, idéal pour créer des sites vitrines qui n’exigent pas trop d’interactivité (landing page, blog, etc.).

 

Autre stratégie payante pour les makers : la créativité et la curiosité. Deux qualités indispensables qui permettront de dénicher les bons outils, et surtout de nouvelles idées. Antoine passe par exemple beaucoup de temps à faire de la veille (notamment sur Product Hunt). Ses produits sont ainsi toujours le mélange de plusieurs autres projets. 

 

Dès qu’une idée l’inspire, il la fait passer par une matrice de validation très précise mêlant ses envies et le niveau de succès espéré du projet. Un travail de filtrage, qui peut paraître un peu contraignant. Mais qui lui permet cependant de gagner beaucoup de temps en se concentrant sur les projets qui lui correspondent vraiment, et sur lesquels il sera le plus performant. 

 

Empiler et connecter ses projets de maker pour se créer un empire

 

Le propre des makers, c’est de ne pas se limiter à un seul projet. Comme Antoine, généralement, ils les empilent, établissant des connexions entre ces derniers pour se créer un petit empire. 

 

Suite à l’annonce du deuxième confinement, Antoine décide de répéter sa recette gagnante, en récupérant cette fois-ci un projet créé 2 ans plus tôt. Il s’agit de Growth List, une librairie de tactiques marketing qu’il avait à l’époque créée sur Wix, sans stratégie de monétisation. Antoine se défait de son syndrôme de l’imposteur, offre un petit lifting à son site grâce à Webflow, et fait un second lancement sur Product Hunt. 

 

Dans la foulée, il s’associe également à sa compagne spécialisée dans la protection des données pour créer Privacy Board. Cet outil interactif Notion permet à ses clients de faciliter leur compliance au RGPD en dupliquant des templates et en s’inspirant de ressources pertinentes. 

 

En plus d’empiler les projets, les makers doivent également se dédier à leur promotion. Car pour s’assurer des revenus plus ou moins stables, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Si elle est plus ou moins constante à la suite du lancement, leur rentabilité va en effet baisser avec le temps. On s’éloigne donc un peu du mythe des revenus passifs, car si le maker n’entretient pas l’intérêt, son produit risque de tomber dans l’oubli…

 

Pour faire reprendre la sauce, Antoine a l’idée de lancer son studio de micro startups : Unmake. Un excellent moyen de créer des synergies (et des opportunités de cross selling) entre ces différents produits. Mais surtout, de maximiser leur valeur perçue globale auprès d’une audience relativement homogène (les marketeux et les designers). 

 

La checklist du maker pour réussir son lancement 

 

Pour finir cet épisode en beauté, Antoine nous partage sa checklist pour réussir le lancement de son side project. 

 

Si Product Hunt est, comme on a pu le voir, une brique essentielle, la stratégie de communication d’Antoine commence en amont. Il s’attaque à la promotion de son produit bien avant son lancement en appliquant la stratégie du “build in public”. L’idée étant d’embarquer ses futurs utilisateurs dans la construction de chaque projet, en partageant ses principaux accomplissements sur les réseaux. 

 

Le personal branding est justement une stratégie très intéressante. Notamment dans un environnement très compétitif, dans lequel les makers sont rarement les premiers à proposer un produit. Pour se démarquer, il faut donc créer un lien affectif avec sa communauté et lui donner l’impression d’avoir participé à la création du projet.

 

Avec Unmake, Antoine peut également réactiver les clients de ses autres produits en leur annonçant  le lancement de son nouveau projet, via sa newsletter. 

 

Est-ce que cet épisode vous a donné envie de vous lancer dans le no code et de travailler sur vos side projects ? Je trouve l’approche d’Antoine extrêmement intelligente, car elle consiste à adopter une démarche de petits pas, en créant un projet après l’autre. Elle lui permet surtout de capitaliser sur ses apprentissages ainsi que sur sa communauté existante et son branding personnel, pour donner une plus grande amplitude à son studio de micro startups. Par ailleurs, l’approche build in public, soit le fait de partager publiquement ses avancées, son CA, ses doutes et ses réussites, est une énorme tendance que j’observe de plus en plus en ligne aujourd’hui. Alors si vous souhaitez vous lancer, vous avez désormais toutes les clés !

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